À l'arraché

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Adrien : se former

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Le quotidien d'Adrien, en images et en son.

La bio d’Adrien

Adrien Bourrigaud, 25 ans, en fauteuil roulant
Étudiant en licence professionnelle Performance Énergétique Génie Climatique, à Nantes

Photo d'Adrien
Adrien n’a pas le temps d’attendre. Il fonce avec son fauteuil électrique. Parfois, il oublie qu’il a un handicap, que ses os sont de verre. Il oublie que le monde qui l’entoure n’est pas encore vraiment accessible, que les trottoirs sont des obstacles. Ses os se brisent. À peine remis, il fonce de nouveau. La semaine, son fauteuil file entre la faculté des sciences et le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) où il travaille, entreprise située juste à côté du campus.

Ses études supérieures lui ont permis de sortir du cocon familial. De prendre des risques. Dès l’enfance, il a appris l’autonomie, celle qui permet de se débrouiller pour les actes quotidiens. A présent, il goûte à l’indépendance, à la liberté. Il vit sa vie, la dévore même. Bien sûr, il y a encore ce travail qu’il fait sur lui pour s’accepter comme il est. Il y a aussi parfois la solitude, entre les quatre murs de sa chambre universitaire. Mais Adrien ne se lamente pas. Il se marre et fonce de nouveau.
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L'éclairage d’un professionnel : Laure Vilm est chargée de projet au sein du SAVS (Service d'Accompagnement à la Vie Sociale) d’Handisup. Cette association accompagne les étudiants nantais en situation d’handicap, dans tous les aspects de leur formation et de leur vie quotidienne.

Se former :
Que dit la loi handicap
du 11 février 2005 ?

Représentation des données expliquées dans la légende (Source : MESR)

« Le droit à l'éducation est garanti à chacun afin de lui permettre de développer sa personnalité, d'élever son niveau de formation initiale et continue, de s'insérer dans la vie sociale et professionnelle, d'exercer sa citoyenneté. » (Article L111-1)

- Des objectifs à la réalité :

En matière de scolarisation en milieu ordinaire, la France est plutôt bonne élève, même si elle peut toujours « mieux faire ». En reconnaissant à tout jeune en situation de handicap le droit d’être inscrit dans l’établissement scolaire le plus proche de son domicile, la loi du 11 février 2005 a ouvert des portes. D’après le ministère de l’éducation, le nombre d’enfants scolarisés a ainsi doublé en une décennie et continue chaque année d’augmenter de plus de 10 %. Les PPS (Projets Personnalisés de Scolarisation) ont permis d’adapter les accompagnements et le nombre des AESH (Accompagnants des Élèves en Situation de Handicap) a considérablement augmenté, même si leur professionnalisation laisse encore à désirer.

Les universités font aussi des efforts en terme d’accessibilité : si seulement 10 % d’entre elles ont adopté un schéma directeur handicap en 2015, elles devront toutes en avoir un d’ici 3 ans. Pour autant, les élèves handicapés peinent encore à progresser dans le cursus classique. Ainsi, selon des chiffres officiels du ministère du travail, 77% des personnes reconnues comme handicapées, possèdent un niveau inférieur au bac. Et sur celles qui parviennent à décrocher le précieux sésame, elles sont moins d’un cinquième à poursuivre dans le supérieur, d’après la FEDEH (Fédération Étudiante pour une Dynamique Études et Emploi avec Handicap).

- Bilan en chiffre :

Entre 2005 et 2015 le nombre d’étudiants en situation de handicap est passé de 8 000 à 18 200. Cela représente environ 1% des étudiants au total. Les deux tiers bénéficient d’un accompagnement spécifique (Source : MESR)

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Les rêves d'Adrien pour demain